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Durcir ou amidonner un ouvrage au crochet
Vous avez vu dans une page précédente que l’on peut simplement bloquer un ouvrage crocheté avec un mouillage/ séchage dans la forme voulue.
Simplement à l’eau.
Voir la page Blocage humide de pièces crochetées.
On obtient alors une mise en forme, qui donne une plus belle apparence à ce qu’on a crocheté, surtout si c’est un point aéré (carrés granny, napperons en dentelle) mais l’eau ou la vapeur ne nous donneront pas de durcissement.
Ici, nous voulons rigidifier, durcir.
Comme, par exemple, pour transformer une pièce crochetée “molle” en corbeille rigide.
Ou transformer un petit napperon en un contenant pour des dragées de baptême, ou faire un joli chapeau à une poupée…peu importe ce que vous avez à rigidifier.
La force plus ou moins grande du durcissement va dépendre du dosage et de la façon de procéder.
Dans tous les cas, comme il faudra un temps de séchage, je vous conseille de faire votre durcissement par temps sec, une belle journée ensoleillée, et de sécher dehors.
(voilà de quoi optimiser le temps d’une canicule)
Si c’est l’hiver, ou un temps humide, il faudra prévoir une place sur un radiateur, ou à proximité d’un radiateur, ou utiliser un sèche-cheveux pour accélérer le processus.
Car trop d’humidité dans l’air ralentit considérablement le temps de séchage, c’est logique!
Et pour durcir une pièce crochetée, il y a plusieurs méthodes:
– durcir au sirop de sucre
– durcir à l’amidon (de riz, ou de maïs) (pour cela que l’on dit “amidonner”)
– durcir à la gélatine alimentaire
– durcir avec de la colle à bois ou des durcisseurs vinyles tout prêts.
– durcir avec un spray coiffant à fixation forte.
Sur quoi mettre en forme en volume?
Le plus difficile, dans tous les cas, est de trouver sur quel support on va mettre en forme notre ouvrage, et qui va correspondre en dimension à ce qu’on veut obtenir: un saladier retourné, un gros bol.
Système D! (D comme débrouille, pour ceux-celles qui ne connaissent pas l’expression)
On est parfois obligé de “bricoler” un fond d’une forme adéquate pour adapter aux dimensions de la corbeille à rigidifier.
Un morceau de carton rigide recouvert de papier aluminium ou de film alimentaire fera alors l’affaire.
Ce qui a été le cas pour la corbeille en carrés granny, avec un fond hexagonal, que je vous ai photographiée en exemple en dessous pour un durcissement fort, au sucre.
Mais quelle que soit la méthode de durcissement, il vous faudra trouver la solution de mise en forme.
De même, pour faire le support en dessous de la forme, je ne possède pas de carrés de blocage en mousse rigide, vendus à cet usage dans les rayons d’articles pour loisirs créatifs.
Je fais également en “système D” pour trouver le socle de séchage, quand j’en ai besoin.
Un carton rigide, un carré de mousse de récup’, un morceau de polystyrène, un paillasson en corde recouvert d’une serviette comme ce que j’ai photographié en dessous pour vous faire ce tuto, ça fera l’affaire.
Après, quand vous avez trouvé votre socle de séchage, et le support de la forme qui vous convient, la façon de faire est similaire quelle que soit la méthode choisie.
Il faudra veiller à bien mettre en place l’objet à sécher tant qu’il est encore mouillé, car après séchage complet, il n’y aura plus de possibilité de correction, sauf à recommencer tout le processus.
En fait, ce sont les mêmes choses que pour le blocage humide, sauf qu’ici, on n’utilisera pas que de l’eau pour mouiller.
On trempe tout ou on passe la colle au pinceau?
Pour les grandes pièces, qui peuvent se mettre en forme sur un support, on trempe, dans l’amidon de riz ou de maïs, ou dans le sirop de sucre, c’est plus simple.
Mais on peut aussi passer la colle au pinceau seulement si on veut un amidonnage léger, ou pour des petites pièces qui ne peuvent pas être mises en forme sur un support (des petits personnages de déco de sapin de Noël, des fleurs.)
Voilà, pour les généralités valables pour toutes les méthodes possibles, voyons à présent quelles sont ces méthodes possibles:
Durcir au sucre:
C’est ce que faisait ma grand-mère. Et tout le monde a du sucre en poudre chez soi.
L’avantage de durcir au sucre, est que l’on peut doser le durcissement à sa convenance.
Pour un durcissement léger, on mettra environ 1 volume de sucre pour 5 volumes d’eau.
Pour obtenir une corbeille très rigide, on mettra 1 volume de sucre pour 1 volume d’eau.
On fait ensuite un sirop de sucre: on met notre dosage choisi d’eau + sucre dans une petite casserole et on fait fondre le sucre et bouillonner un peu jusqu’à avoir la consistance un peu épaissie d’un sirop de sucre. (mais pas du caramel, on arrête le feu avant!)
On laisse un peu tiédir (car sinon, le sirop de sucre, çà brûle!) et on trempe notre ouvrage à durcir dans le sirop de sucre.
On malaxe bien pour bien imprégner tout ce qu’on veut durcir sur toutes les fibres.
(Oui, çà colle aux doigts)
Il reste ensuite à mettre en forme sur le support de son choix adapté, et à laisser sécher.
Pour l’exemple utilisé pour ce tuto, ma corbeille vide-poches à fond hexagonal, j’ai ensuite préparé mon socle de séchage “système D”; ici, un paillasson en corde, recouvert d’une serviette.
Et pour la forme, j’ai pris un saladier retourné, sur lequel j’ai posé dessus une forme hexagonale découpée dans un carton rigide recouvert de papier alimentaire. Adaptez!
Selon le matériau utilisé, on peut éventuellement recouvrir le support choisi d’un plastique ou de film alimentaire. Ce n’est pas toujours nécessaire.
Ensuite, on pose notre ouvrage sur le saladier retourné, on épingle éventuellement en bas (ou pas, c’est inutile dans certains cas, pour des petites corbeilles)
Ici, j’ai ajouté des piques à apéro en bois, pour maintenir en place la forme du fond.
Et des épingles pour bien étirer les côtés de façon régulière.
Puis on attend le temps de séchage nécessaire, (d’où l’intérêt d’un jour de grand soleil). Quand le napperon, ou la corbeille crochetée, est devenu dur(e) , on décolle tout doucement du support.
Mais avant séchage complet si on a fait un sirop de sucre très concentré, car sinon, votre ouvrage risque de trop coller au support si vous n’avez pas mis de plastique en dessous.
Et on finit éventuellement le séchage durant quelques heures, après avoir décollé quand c’était suffisamment durci pour pouvoir le faire.
Remarque: j’ai vu sur un réseau social qu’une crocheteuse utilisait du sirop de canne acheté en bouteille (pour faire des cocktails) ce qui évite de cuire un sirop de sucre, ou même de la limonade, mais je n’ai jamais testé.
Et il me semble que celà donnerait un résultat moins dur qu’avec le sirop de sucre “concentré” fait maison quand on veut vraiment durcir l’ouvrage de façon forte.
Amidonner à l’amidon de riz, ou de maïs ( maïzena)
Le principe est le même que pour durcir au sucre, sauf qu’on va utiliser de l’amidon.
Soit de l’eau de riz, obtenue en faisant trop cuire du riz, en le remuant (ce qu’on ne fait pas d’habitude quand on cuit du riz!) , jusqu’à ce que l’eau soit bien blanchie et chargée d’amidon, puis filtrer pour enlever les grains de riz.
Soit avec de la farine de riz délayée dans de l’eau, ou de la maïzena, en délayant à froid et au fouet, puis cuite en remuant jusqu’à épaississement.
On met environ une grosse cuillère à soupe de maïzena pour un verre d’eau.
Personnellement, je cuis mon amidon à la casserole, car je trouve que c’est le plus simple. Mais je sais qu’il est possible aussi de faire l’empois d’amidon au micro-ondes, en faisant chauffer 3 ou 4 fois 15 à 20 secondes, en ressortant et en remuant à chaque fois entre 2 chauffes, pour éviter les grumeaux et homogénéiser.
Vous aurez obtenu la même chose au final: un empois d’amidon, sorte de “colle” naturelle , bien gluante, qui sera transparente après séchage.
Puis, c’est toujours le même principe: tremper l’ouvrage à amidonner dans le mélange tiède, puis mettre en forme sur le support de votre choix, et laisser sécher.
Le résultat sera un peu moins dur qu’avec le sirop de sucre.
Remarque: il existe de l’amidon en spray à pulvériser au rayon “entretien du linge”.
Je n’ai jamais essayé.
Durcir à la gélatine alimentaire:
Tremper une feuille de gélatine dans de l’eau froide pendant 5 min puis l’égoutter.
Porter à ébullition environ 4 cl d’eau et ajouter la feuille de gélatine bien ramollie dans l’eau. Remuer jusqu’à complète dissolution.
Et ensuite, c’est le même principe que précédemment, on attend que le mélange soit tiède pour y tremper l’ouvrage et le mettre en forme sur un support adapté jusqu’au séchage.
Le résultat sera moins rigide qu’avec un durcissement au sucre, mais aura l’avantage d’être plus discret sur un ouvrage de couleur.
Durcir avec de la colle à bois ou des durcisseurs tout prêts :
Il existe dans le commerce de la colle à bois PVA vinylique, qui devient transparente après séchage, ou des liants pour les peintures ( la colle Cléopâtre, ou le liant Caparol)
On peut les utiliser purs ou un peu délayés dans l’eau selon le résultat souhaité.
Et on peut aussi trouver du “durcisseur à dentelle”, vendu dans des magasins spécialisés.
J’ai vu ces possibilités sur internet, mais je ne les ai jamais utilisées par moi-même.
Si l’occasion s’en présente, je compléterai cette page avec mon expérience personnelle.
(mais j’avoue que j’ai toujours fait une recette “maison” quand j’ai eu besoin de rigidifier quelque chose, sans jamais avoir acheté de produit spécialisé)
Durcir avec un spray coiffant à fixation forte:
Avec une laque extra forte, si vous préférez.
A pulvériser simplement sur l’objet mis en forme.
Il faudra sûrement pulvériser et laisser sécher plusieurs fois pour obtenir une rigidité suffisante.
Mais la rigidité obtenue avec de la laque restera assez légère.
Celà ne conviendra pas pour rigidifier une corbeille vide-poche, mais ça peut suffire pour rigidifier très légèrement une petite fleur déco, une feuille, une plume au crochet.
Voilà, je pense avoir fait le tour des diverses possibilités que vous avez pour durcir ou simplement rigidifier légèrement un ouvrage au crochet.
Alors, avec tout çà, laquelle choisir?
AVANTAGES ET INCONVÉNIENTS DES DIVERSES MÉTHODES:
Si on veut du très rigide: durcir au sucre. Car un sirop très concentré vous donnera un résultat bien dur. Mais avec l’inconvénient que çà colle un peu aux doigts quand on le met en place, et que çà peut blanchir un peu les couleurs foncées.
Si on veut un amidonnage moyen, ou si l’ouvrage est très foncé : durcir à la maïzena ou à la gélatine alimentaire.
Si on veut un amidonnage léger, ou des petits objets déco : la laque extra forte.
Et pour les colles vinyles, je n’ai jamais essayé par moi-même, donc je n’ai pour l’instant pas d’avis sur la question. Mais le résultat semble rigidifier et donner un aspect un peu brillant.
Et peut facilement s’appliquer au pinceau.
J’ajouterai des photos à cette page explicative si j’ai l’occasion d’utiliser une autre méthode que celle “au sucre” dont j’ai profité de faire des photos à l’occasion d’une réalisation. (ce site se construit petit-à-petit!)