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Bâtir ou faufiler
Ce sont des termes de couture.
Et, si vous débutez, et que ces mots vous sont inconnus, cela peut vous paraître obscur.
Alors que concrètement, c’est très simple.
Bâtir ou faufiler, cela signifie assembler deux pièces de façon temporaire, avec des grands points, le plus souvent avant de faire une couture définitive à la machine.
C’est un peu comme un brouillon pour la couture qui va suivre, ou si vous dessinez, comme une ébauche, avec un crayon de papier qui peut s’effacer ensuite.
On peut faufiler à la main (le plus souvent) ou à la machine à coudre (plus rarement).
Dans tous les cas, on commence par épingler les morceaux à assembler pour les maintenir dans la position souhaitée.
Faufiler à la main:
Le point de bâti, ou de faufil, si on le fait à la main, je vous l’ai déjà expliqué: c’est le point avant.
Le point le plus simple qui soit, utilisé en couture et en broderie.
En broderie, je vous renvoie à la page consacrée à ce point, que je ne vais pas réexpliquer ici, bien évidemment, mais simplement vous préciser ici ses usages en couture.
Pour faufiler à la main, il faut utiliser un fil spécial, peu solide.
Le fil à faufiler est très souple, se casse facilement, et il est souvent vendu sur une bobine en carton. Ou une bobinette rectangulaire. En effet, on ne peut pas l’utiliser avec une machine à coudre.
Et, pour être bien visible, le fil pour batir est souvent rose , jaune, orange…d’une couleur bien visible et peu souvent utilisée en couture définitive, pour qu’il soit contrasté.
Si vous ne possédez pas de fil spécial pour bâtir, peu importe.
Prenez le fil de la moins bonne qualité que vous avez en stock. Celui qui se casse le plus facilement, donc. Et çà vous fera le même usage. Il sera simplement un peu moins facile à retirer que le vrai fil pour faufiler.
On retire donc le faufil ensuite, puisqu’un faufilage est toujours un maintien temporaire.
Pour cette raison, quand je bâtis, avec un faufil, je préfère ne pas faire de nœud, ni au début, ni à la fin.
Je préfère faire un point en arrière au début et à la fin.
Ou bien, je laisse simplement un morceau de fil coupé, au début et à la fin, si le faufil n’a pas besoin d’être bien tendu.
Mais vous verrez quelquefois aussi des dessins ou des explications avec un nœud au départ. Tout dépend de ce que l’on va faire.
Faufiler à la machine à coudre:
On peut aussi bâtir ou faufiler à la machine, avec cette fois un fil normal (car le fil spécial ne se pique pas à la machine) en réglant le point sur la plus grande longueur possible.
Mais, retirer un faufil fait à la machine, même avec un point long, est plus difficile que retirer un faufil fait à la main avec un fil peu solide.
De plus, on a souvent besoin de faufiler quand justement, il est difficile de piquer à la machine. Donc bâtir à la machine est moins confortable et moins précis qu’à la main.
Donc le faufilage à la machine est plus rare, et sera réservé à des grandes pièces, comme devoir maintenir avec quelques coutures centrales des tissus qui seront ensuite assemblés.
Mais, le plus souvent, on faufilera à la main.
Bâtir et faufiler: 2 mots pour la même chose?
Les deux mots sont quasiment synonymes. Et la technique est la même.
Juste une différence d’usage. On dit le plus souvent bâtir quand on assemble deux pièces, (que l’on fait un brouillon d’une future couture, si vous préférez), et on dit faufiler pour tous les usages, assemblage, ou pas. Par exemple, si on passe simplement un faufil pour marquer un emplacement sur un tissu en une seule épaisseur, ce qui est aussi un usage possible du faufil.
Peu importe, vous verrez les deux mots dans des tutos.
Et vous pouvez remarquer que la longueur des points peut être uniforme, ou pas.
Pour quelles raisons doit-on faufiler?
A chaque fois que l’on doit à joindre temporairement le tissu, pour diverses raisons:
– Lorsque mettre des épingles n’est pas facile, ou rendra difficile ensuite la couture définitive.
– Lorsqu’on veut tester un ajustement ou un placement avant de coudre des points plus permanents. Pour des usages variés: réglage d’une taille, de pinces, de manches.
– Pour maintenir un pli, un ourlet.
– Lorsqu’on coud des tissus très fluides et glissants: du satin, de la soie.
– A l’inverse, lorsque le tissu est très épais, et que pour cette raison aussi, les épingles sont peu pratiques, matelassage, quilting, ourlets de jeans, pose de fermetures éclair.
– lorsqu’on coud des courbes, dans le biais du tissu.
Car, dans le biais, qui est la diagonale entre fil de chaine et fil de trame, les tissus se déforment plus facilement, et si on se contente d’épingler, ou que la tension de la machine à coudre n’est pas bien réglée, le tissu peut glisser, et vous obtiendrez des petits plis disgracieux.
(Voir la page où j’explique ce qu’est le sens du droit fil, et, ce qu’est le biais de votre tissu)
On peut faufiler de plusieurs façons:
– Avec des points uniformes, de même longueur de chaque côté du tissu.
Ce qu’on fait le plus souvent avec deux épaisseurs.
– Avec des points plus longs sur l’endroit et des points plus courts sur l’envers, pour que le faufil soit plus visible côté endroit.
Ce qu’on fait le plus souvent avec un faufil sur une seule épaisseur.
– En suivant une droite, une courbe, ou de façon aléatoire, avec des points dans diverses directions, en biais, en diagonale, quand le bâti sert à maintenir des épaisseurs ensemble.
Erreurs à éviter, et conseils, pour faufiler:
Comme le fil de bâti sera retiré ensuite, vous pouvez penser qu’il n’y a pas d’erreur possible à faire.
Mais si!
Alors j’espère faire gagner du temps d’apprentissage aux débutant(e)s en vous donnant un conseil simple et vous faire éviter les erreurs les plus fréquentes:
– Petite astuce d’utiliser une aiguille longue pour faufiler:
Si vous avez une aiguille longue et fine, prenez-la de préférence. Car une longue aiguille permet de faire plusieurs points à travers le tissu avant de tirer le fil à travers. Cela garantit de mieux les aligner si on fait un faufil en ligne droite, ou cela fait gagner du temps, puisqu’on tire le fil pour le tendre moins souvent. Un détail, mais utile à savoir si vous avez du choix dans vos aiguilles.
– Se poser si possible sur une surface dure et plane pour faufiler des très grandes pièces:
En d’autres termes, pour dire la même chose, ne pas faufiler dans le vide, ou sur ses genoux, quand on doit faufiler une grande longueur.
Pourquoi?
Pour la raison évoquée plus haut, la déformation possible d’un tissu, dans le sens du biais, ou pour éviter le glissement des pièces à faufiler.
Si vous posez vos épaisseurs sur une table, bien à plat, pour faufiler, vous aurez moins de risques de glissement d’un tissu sur l’autre.
Si vous faufilez sur votre genou rond, le tissu inférieur sera plus tendu que le tissu supérieur, une fois la couture définitive réalisée. Ce qui peut se voir.
Pour des petites pièces, ou du tissu solide, ce détail n’a pas d’importance, vous pouvez très bien faufiler sur votre genou, ou en l’air, une oreille d’un animal doudou, avant de la piquer, sans poser sur une surface dure. Mais si vous faufilez une grande pièce de tissu, une grande doublure, et que vous ne travaillez pas à plat sur une surface dure (le sol, quelquefois, pour des très grands faufilages!) vous pouvez vous retrouver à la fin de votre bâti avec 1 ou 2 cm de décalage, entre le tissu supérieur et le tissu inférieur, pour cette simple raison.
–Ne jamais piquer la couture définitive sur des points de faufilage.
Si vous piquez dessus, le faufil sera très difficile, voire impossible, à retirer.
Imaginez le résultat logique qui se produit, par exemple, si vous terminez votre couture définitive par quelques points d’arrêt, un aller- retour en marche arrière, sur le fil de faufilage.
Et si votre faufil est jaune fluo ou orange sur un tissu noir, et qu’il se voit sur l’endroit de votre travail, vous allez vous maudire de voir des petits bouts de faufil jaune coincés entre ou sous les points de la couture définitive.
Pour éviter cette erreur de débutant(e) il suffit de penser à l’endroit où sera votre couture définitive, et faire le faufilage un peu en retrait, soit dans la marge de couture, soit plus en arrière de la future couture définitive.
(La marge de couture, c’est l’espace situé entre un bord coupé de tissu et la couture.
Pour comprendre les termes de couture, je vous ai fait un lexique de couture, que vous pouvez utiliser si besoin)
Dans certains cas, d’ailleurs, si le faufil n’est plus visible une fois la couture définitive piquée, on peut même se dispenser de le retirer.
–Ne pas retirer le faufil en écartant les deux épaisseurs de tissu pour le couper.
Surtout si votre faufilage est fait vers l’intérieur, sur un endroit visible de votre travail.
Car, en faisant celà, vous allez tirer sur les morceaux de tissu, et les points, en s’écartant, vont marquer le tissu en laissant des petits trous. Surtout si le tissu employé est fin et délicat, comme de la soie, du satin.
Pour la même raison, ne pas faufiler les tissus délicats avec une grosse aiguille qui laissera des trous!
Donc, cela me donne une transition toute trouvée pour expliquer la façon correcte de retirer un faufil…
Retirer un faufil:
On retire toujours un faufil avant de repasser, pour ne pas aplatir et fixer le faufil dans le tissu.
On tire délicatement sur le fil lorsqu’il y a une petite longueur de bâti.
Cela va froncer un peu le tissu cousu, mais une fois le fil retiré, on lissera pour bien remettre à plat.
Ou, dès que la longueur est plus importante, on le coupe en plusieurs endroits, délicatement, avec un découd-vite ou des petits ciseaux pointus, quand la longueur est trop longue pour le retirer en un seul morceau.
Peu importe. L’essentiel est de ne pas faire de trou dans le tissu.
Enfin, un point de bâti est aussi utilisé, avec un fil plus solide, et en deux passages, lorsqu’on veut faire des fronces.
Mais on sort un peu du sujet de cette page, et je vous donne ici simplement cet autre usage.
Et le lien si vous voulez apprendre à faire des fronces.(lien à ajouter ultérieurement, quand la page sera publiée)
Exemples concrets de faufilage:
Faufiler avant de poser une fermeture éclair:
Faufiler une pince:
Maintenir en place des petits éléments avant couture définitive:
(exemples concrets que vous trouverez dans mes tutos de petits jouets cousus, poupée de chiffons, etc:)
On va bâtir avec quelques points droits par exemple, pour maintenir en place les oreilles déjà cousues et retournées d’une bestiole, et fixées retournées vers l’intérieur sur l’un des deux morceaux d’une future tête, avant de fixer ensemble la partie avant et la partie arrière d’une tête. Ainsi, elles ne glissent pas lors de la couture définitive, et en retournant sur l’endroit une fois la couture définitive réalisée, les oreilles du chat seront bien positionnées sur la tête.
On va fixer, de la même façon des cheveux, sur l’une des faces endroit d’une petite poupée, en les tournant aussi vers l’intérieur du visage, avant de coudre , endroit contre endroit, la deuxième partie. Une fois la tête retournée, après la couture définitive, les cheveux seront donc fixés entre les deux épaisseurs.
Ce que j’ai fait pour cette petite poupée de chiffons, en emprisonnant des lanières de tee-shirt avec un faufil, vers l’intérieur du visage, avant de piquer les deux parties avant et arrière.
Les exemples sont multiples.
Je vous mentionnerai dans les tutos au moment voulu si vous devez bâtir, avec un renvoi sur cette page si vous débutez et que vous ignorez ce que ces termes de couture signifient.