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Coudre un bouton de façon solide et sécurisée
Simple comme coudre un bouton? Vraiment?
Et bien oui, et non, car si tout le monde est capable de coudre un bouton, bien évidemment, il y a quand même des petites choses à savoir pour que ce soit bien fait.
Choisir si l’on veut une “tige” ou pas, selon l’épaisseur du tissu.
Mais même dans un tissu fin, et pour un bouton peu épais, une courte tige vous assurera que le bouton a moins de risques de s’arracher.
Et aussi, ce qui me semble important aussi, savoir coudre ce bouton de façon à ce qu’il ne s’arrache pas ensuite.
Surtout que mon site Imaginarium de Pomme vous parle de boutons de récupération pour en faire des “yeux” pour des amigurumis, donc, pour un jouet destiné à un enfant, il est important de coudre un bouton “sécurisé” anti-arrachage.
Il n’y a rien de sorcier ou de compliqué à savoir, mais c’est comme tout, encore faut-il le savoir.
Déjà, ici, je vais parler de couture de bouton à la main, et pas à la machine.
Pour la pose de boutons avec la machine à coudre, je vous renvoie à la notice de celle-ci, avec le pied presseur adapté.
Mais personnellement, je ne fais qu’à la main.
C’est aussi rapide, voire plus rapide à faire, si vous n’êtes pas une couturière professionnelle, s’il vous faut sortir la machine et le bon pied presseur.
Et surtout, cousu à la main, avec la bonne technique, c’est tellement plus solide!
Le choix du fil:
Pour commencer, il faut coudre avec un fil “à boutons” ou, du moins, un fil solide.
Une évidence. Mais à ne pas oublier, car avouez que c’est ballot de passer du temps à coudre votre bouton avec un fil de mauvaise qualité et de devoir recommencer la semaine suivante car le fil s’est cassé!.
Soit vous prenez un fil de la couleur du bouton, ou un fil contrastant si vous préférez.
Cela ne changera rien à la technique, c’est seulement une question de choix esthétique. Mais que le fil choisi soit solide.
Pour la longueur de votre aiguillée à préparer, disons, de 45 à 60 cm environ.
Ni trop court, (mauvais calcul, à recommencer!) ni trop grand (inutile, et risque d’emmêler le fil inutilement)
Après, personnellement, je recouds mes boutons avec un fil utilisé en double, car ça divise par 2 le nombre de fois où on doit piquer et ressortir l’aiguille.
Ou démarrer pour cacher le nœud?
Classiquement, et simplement, on peut piquer de l’envers du tissu vers l’endroit pour débuter, et c’est ce que je fais aussi quelquefois, mais seulement si l’envers ne sera pas visible.
Un gros nœud solide de démarrage sera donc dans ce cas à l’envers du tissu.
Mais il y a mieux.
Et ce n’est guère plus difficile, pour ne pas avoir le nœud de démarrage sur l’envers du tissu.
Avec un fil double, on peut se passer de nœud si on utilise ce truc de broderie, en enfilant l’aiguille avec les 2 brins libres du fil double, et en la piquant de l’endroit vers l’envers, puis de l’envers vers l’endroit juste à côté, et en repassant l’aiguille entre les deux fils de la boucle qui s’est formée:
Ou bien, on peut aussi placer le nœud en le piquant sur l’endroit du travail, pour le cacher entre le bouton et le tissu, si on ne veut pas de nœud sur l’envers:
Et le principe est le même si on repasse l’aiguille entre les deux brins du fil sous le bouton, avant de le coudre.
Ainsi, le nœud de démarrage sera sous le bouton, et pas sous le tissu à l’envers.
Vous avez donc 3 options possibles, à choisir selon les cas, et la finesse ou la robustesse du tissu, l’épaisseur du bouton, la hauteur de la tige que l’on va faire ou pas.
On fait un X en croix, un = , un carré, une patte d’oiseau?
Pour les boutons à 2 trous, pas de choix possible, mais pour des boutons à 4 trous, vous pouvez avoir plus de fantaisie.
Peu importe, c’est vous qui choisissez!
L’essentiel est de passer votre fil plusieurs fois dans les trous et dans le tissu pour que ce soit bien cousu!
On fait une tige:
Pour moins tirer sur le tissu en fermant les boutons, donc moins risquer un arrachage, on fait une tige, pour surélever un peu le bouton, surtout quand on va devoir le fermer dans un tissu épais, comme un manteau, par exemple.
On commence par coudre le bouton verticalement en laissant un peu de hauteur.
Puis le principe est d’enrouler le fil plusieurs fois autour de l’espace compris entre le bouton et le tissu, de façon à faire une petite tige un peu rigidifiée.
Puis de repiquer l’aiguille à la base de la tige pour la repasser sous les tours de fil, puis traverser le tissu pour faire le nœud final sur l’envers.
Une astuce connue des couturières est de s’aider d’une allumette pour faire cette élévation. Ou d’ un cure-dents, ou d’une grosse aiguille à laine, en fait, de s’aider de n’importe quoi de fin qui peut se glisser sur le bouton, autour duquel on coud le bouton, et que l’on retire ensuite au moment d’enrouler le fil autour de la tige, créant ainsi le petit espace nécessaire en hauteur sous le bouton.
Voici un dessin de Real man Real style, que j’ai trouvé sur Pinterest, et que je vous ai colorisé pour plus de clarté, et qui explique cette technique du cure-dent placé sur le bouton pour créer une tige, et qui de plus, détaille en dessins assez explicites une façon de sécuriser le fil “anti-arrachage”, en créant une petite croix sur le tissu avant de coudre le bouton, puis la façon de sécuriser le nœud final en repassant sous la croix et sous le nœud de départ, (qui se trouve sous le tissu dans cet exemple).
Un petit bouton, ou un morceau de renfort de sécurisation en dessous ou pas?
C’est une option que je vous conseille pour des tissus pouvant se déchirer, ou des lainages, pour éviter que votre bouton ne puisse être arraché.
Et, bien évidemment, pour vos amigurumis! Le principe est le même que l’on mette un morceau de tissu en dessous ou un autre bouton.
Cela évitera l’arrachage.
Ce principe d’ajouter un bouton, (ou un petit carré de tissu) sous le tissu, quand on veut sécuriser un bouton pour éviter un arrachage est le même principe que ce que j’avais déjà expliqué dans la page coudre un pompon solidement.
Et c’est ce que je vous préconise de faire lorsque vous voulez utiliser des boutons pour en faire les yeux de vos amigurumis.
Cas d’un bouton de jean arraché , ayant laissé un trou dans le tissu:
Voici un exemple où j’ai cousu un bouton de sécurisation sur l’envers ET aussi un petit carré de renforcement en dessous, car il s’agissait ici de remplacer un bouton riveté de jean dont l’arrachement avait aussi laissé un trou dans le tissu.
Pour ce cas précis, le trou dans le tissu imposait en premier lieu de reconstituer le tissu manquant. Avec 2 options: soit broder tout le trou pour le combler avec un point de feston, jusqu’à le refermer complètement, soit mettre un carré de tissu en “rustine”, pour reconstituer la partie manquante, ce que j’ai fait ici.
J’ai pris un petit carré de jean souple, dont j’ai replié les 4 coins vers l’intérieur, de façon à former un carré plus petit aux bords repliés, que j’ai positionné sur l’envers, et fixé par quelques points.
Le tissu n’étant plus troué, j’ai choisi en plus de coudre un bouton de renfort anti-arrachage (c’est le petit bouton en plastique transparent), sous le nouveau bouton (le bouton noir plus gros) que j’allais coudre pour remplacer le bouton-rivet manquant.
Et j’ai fait une bonne tige pour prévoir la hauteur nécessaire pour passer la partie avec la boutonnière.
Vous pouvez voir sur la photo que j’ai pris un cure-dents coupé en deux, donc pour former un double espace, pour obtenir un surplus de hauteur pour réaliser ensuite la tige.
Ainsi, même dans ce cas assez extrême de tissu arraché, il est tout-à-fait possible de réparer et prolonger l’utilisation du jean en lui redonnant un nouveau bouton cousu très solidement.
Et comment coudre un bouton qui a déjà une tige?
Certains boutons sont faits avec une tige déjà prévue.
On les utilise surtout pour fermer des tricots, mais on peut aussi les coudre sur des tissus.
Le principe est alors de coudre la tige fermement tout contre le tissu, et de sécuriser sur l’envers en repassant le fil de l’aiguille sous les fils qui ont servi à coudre la tige.
De façon à former un arrêt plus volumineux sur l’envers du tissu.
Voilà, rien de révolutionnaire dans cette page explicative sur les petits trucs à connaitre sur le sujet “coudre un bouton”, mais cela peut néanmoins servir pour des débutantes.
Nul ne sait les choses en ne les ayant jamais vues ou apprises, n’est-ce-pas?
Et un peu de culture pour terminer:
Pour augmenter son vocabulaire (même si çà ne sert pas à grand chose en l’occurrence, ce mot, à part “étaler sa confiture”)
La fibulanophilie est le nom donné au fait de collectionner les boutons.
Donc, les collectionneurs de boutons sont des….fibulanophiles.
Bon, avec ma boite bien remplie, je dois en être une, alors!
Voir ma page “récupérer des boutons”
Mais c’est vrai que des jolis boutons sont une touche finale simple à modifier sur un vêtement, si on veut le personnaliser un peu.
Et tout est possible, même des boutons originaux, ou dépareillés si on ose!