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Des fleurs d’acacia pour des beignets parfumés
On appelle cet arbre un “acacia”, mais en fait, c’est un “robinier faux-acacia”, le vrai nom botanique. L’essentiel étant de savoir le reconnaitre!
En mai, c’est donc la floraison des acacias, aux délicieuses fleurs qui embaument loin à la ronde.
Les abeilles ne s’y trompent pas .
Une floraison courte de quelques jours.
Un petit plaisir annuel qu’il ne faut pas louper.
C’est une cueillette “sauvage”.
Donc vous ne pouvez pas compter sur un approvisionnement régulier à Rungis et votre supermarché pour aller simplement acheter vos fleurs (comme des tomates qu’on trouve durant plusieurs mois , ou des ananas venus de loin. )
Ni même au marché local, même à la bonne saison, car les fleurs sont si fragiles, que je crois que çà ne se vend nulle part (ou je l’ignore, mais je n’ai encore jamais rencontré de fleurs d’acacia à vendre nulle part!)
Pour faire des beignets de fleurs d’acacia, il faut avoir des acacias (robiniers faux-acacias) dans les environs, éloignés de la pollution, et aussi surveiller le “ bon” moment pour aller prélever quelques fleurs avec son panier.
En essayant de ne pas se piquer au passage avec leurs redoutables épines.
ATTENTION: Les feuilles sont toxiques. Par contre, les fleurs sont délicieuses dans diverses recettes.
Le bon moment, c’est quand les fleurs sont là.
Et qu’elles sentent très bon.
En boutons, c’est trop tôt.
Quand elles commencent à jaunir un peu, que les fleurs tombent et que l’odeur a changé, c’est trop tard.
Mais çà dure quand même quelques jours (une semaine, dirons-nous) et çà dépend de l’exposition de l’arbre plus ou moins au soleil, et même du “côté” de l’arbre…
Bref, le bon moment, c’est quand les fleurs sont bien ouvertes, (avec encore quelques fleurs fermées), avec surtout un bon parfum, et pas jaunies. Et pas de début des fruits.
Attention, ne confondez pas les boutons (qui sont “mous”) avec le début des fruits, protubérance verte et dure au centre de la fleur, (en fait, le pistil fécondé)
Pour la recette de la pâte, je préfère ne pas vous donner d’indication précise, car çà dépend des goûts et des préférences de chacun(e) et internet vous donnera des variantes…très variées! Tapez “beignets de fleurs d’acacia” dans votre moteur de recherches.
Vous constaterez qu’il y a des recettes diverses.
Moi, je fais ma pâte “au pif”, à l’expérience, sans vraiment peser, donc je suis incapable de vous dire exactement mes proportions.
Disons: environ 120g de farine, 2 cuillères à soupe de maïzena(çà allège un peu) pour 2 œufs, 1 verre de lait, 1 pincée de sel, et 1ou 2 cuillère à soupe d’huile, et j’ajoute un parfum: sucre vanillé, fleur d’oranger.
Que j’aime bien aromatiser soit avec un sachet de sucre vanillé, soit avec un soupçon d’eau de fleur d’oranger. Mais pas trop! Pour ne pas camoufler le parfum subtil des fleurs d’acacia.
D’autres recettes sur internet vous diront de parfumer avec un peu de rhum, ou de cognac.
Vous trouverez aussi des recettes où la pâte est allégée avec un peu de bière. Ou d’eau gazeuse versée juste avant de l’utiliser.
Ou avec de la farine de riz.
Il y a donc plusieurs choix possibles.
Testez.
Donc, pour commencer, on enlève les feuilles, on ne garde que les fleurs.
Prendre une petite branche d’acacia.
Sans la laver, car sinon la fleur perdrait son parfum.
On la secoue (seulement un tout petit peu ) pour faire tomber éventuellement quelques fleurs trop mûres, ou une éventuelle petite “bête à orage” (thrips minuscules) .
Certaines recettes vous diront d’enlever les tiges, de ne garder que les fleurs, et de mélanger les fleurs à la pâte, à cuire ensuite en mini-galettes à la poêle.
Moi, j’aime “tremper” les petites branches fleuries dans la pâte, en les tenant par la tige.
Pas d’inquiétude, en mangeant, ensuite, les attaches des fleurs ne se sentiront pas.
Pour la pâte, j’en évalue la consistance selon mon goût, qui est de la laisser assez fluide, mais pas trop liquide quand même, car il faut qu’elle enrobe les fleurs.
Mais pas trop épaisse, pour ne pas se retrouver avec de trop gros beignets.. (mais d’autres aiment que ce soit un peu plus consistant).
En fait, j’ajuste la consistance avec un peu plus de lait éventuellement.
Tremper la fleur dans la pâte un peu fluide, en la tenant par la tige, pour l’enrober. Laisser égoutter le surplus.
Je les fais frire dans une huile neuve.
(Ben oui: des beignets, on a dit!)
Une sauteuse, un wok, feront l’affaire, si vous ne possédez pas de bassine à frire.
Quand la cuisson est finie, déposer les beignets sur une feuille de papier absorbant puis les saupoudrer de sucre glace.
Ou d’ un peu de miel liquide.
Et déguster:
Je tiens par la tige, quand c’est bien croustillant, encore tiède, et je croque autour de la tige principale. .
Et je ne mange pas la partie dure de la tige, éventuellement…(mais si c’est tendre, on mange tout! !)
Tout croustillant, ce sera meilleur que si on attend que çà refroidisse et ramollisse.
Mais , c’est comme pour les crêpes, le lendemain, au petit déjeuner, on trouve encore des amateurs pour faire disparaitre ce qui n’a pas été mangé la veille.
Bref, faites à votre idée, testez ce qui vous plaît.
Pâte avec des recettes diverses, plus ou moins fluide, fleurs en beignets sur leur tige, ou petites galettes avec seulement les fleurs.
Ce sera bon, dans tous les cas.
Et ce sera un dessert / goûter, de saison, et local!
Ma façon de faire n’est pas la seule.
Il y a une période si courte pour pouvoir en faire que vous ne mangerez pas des beignets d’acacia très souvent.
Il suffit d’y penser quand on croise un bel acacia en pleine floraison, aux branches accessibles, et loin de toute pollution.
Même “sans panier”.
Simplement une ou deux petites branches chargées de fleurs, çà fera des heureux au retour.
Au fait, il paraît que l’on peut congeler les fleurs (sans les tiges) pour faire des beignets un peu plus tard.
J’avoue que je n’ai pas encore essayé.