Le molleton et les tissus matelassés

Le molleton, qu’est ce que c’est ?

Sous le nom de “molleton”, dans le langage courant, on trouve en fait plusieurs choses différentes, mais que j’ai regroupées ici, car l’usage de récup’ qu’on peut en faire en sera similaire pour nous:

 Du molleton, comme l’indique ce nom, nous servira à augmenter l’épaisseur d’une confection en la “molletonnant”.

Je vous donnerai les usages que j’en fais en dessous.

-On peut parler de molleton (de coton) pour le nom donné à la matière qu’on appelle du “sweat” en langage courant, et qui compose donc vos sweats-shirts et joggings, vestes de sport, et autres hoodies : c’est un épais coton, (pas toujours pur coton…) qui est tissé côté extérieur, et un peu duveteux et gratté côté intérieur. Je ne prends même pas la peine de vous en faire une photo, car vraiment, tout le monde connaît et en a dans sa garde-robe.

Et on en a donc tous à récupérer! Mais on appelle aussi “molleton”, en couture, le matelassage plat, plus ou moins fin ou épais, fait d’une couche de ouatine (= des fibres polyester collées entre elles afin de créer un matelas plus ou moins fin) enduite avant la confection, par une “vlieseline thermocollante intissée”,  puis collée par la chaleur (= en repassant avec un fer, sans vapeur, quand on le fait soi-même)  pour doubler vos  blousons. C’est donc ce qui se trouve entre le tissu intérieur et le tissu extérieur de vos vêtements “matelassés”
La vlieseline thermocollante , c’est çà: 

Et vous pouvez en acheter, en blanc ou en noir, en plus ou moins épaisse (l’épaisseur “classique” étant 200) et aussi en bande déjà découpée, pour faire des ourlets collés sans  couture. Donc, un molleton, c’est une nappe plate de ouatine, plus ou moins épaisse, que l’on  fixe avec de la vlieseline thermocollante, avec un fer chaud, sur le tissu que l’on veut matelasser ensuite, en emprisonnant cette épaisseur de ouatine entre 2 épaisseurs de tissu.
Si je vous fais cette “autopsie” , ou cette “anatomie” de couturière, c’est pour que vous compreniez ensuite “où” pouvoir récupérer de ce fameux “molleton” .
Dans une veste matelassée à recycler, par exemple:  

Quand on récupère ce molleton d’un vêtement recyclé, çà vous donne çà: 

Une couche plate, plus ou moins épaisse de fibres de ouatine (qui peut aussi servir à “rembourrer”, of course!)

On appelle aussi “molleton”, en langage courant,  certaines alèses de lit, de bonne qualité, en  super épaisseur , et en pur coton gratté, (et non plastifié…), et qu’on peut encore trouver chez votre tata, mère ou grand-mère, ou en vide-grenier, et qui sont également suffisamment épaisses pour être qualifiées de “molleton”.

J’en ai utilisé une comme “tissu de fond” pour servir de sous-couche à mes housses de fauteuils/ canapé  en patchwork de vieux jeans.

Voici une photo d’une alèse épaisse en molleton:

Pour des sous-nappes, vous trouverez  aussi des molletons moins épais.

Bref, avec toutes mes explications, je pense que vous avez compris quand je parlerai de “molleton” dans une réalisation.

Où en récupérer?

Si vous  récupérez des vieux vêtements, gardez, par exemple,  pour un futur recyclage:

-les dos des grands sweats ou blousons masculins,

-les tours de lits, ou gigoteuses de bébés usagées,

les couvertures matelassées,

-les vieilles combinaisons de ski.

-le dessous de votre housse à repasser, si vous en changez: c’est un molleton dense super serré et bien isolant!

 Comme c’est épais, toute cette récup’ de molletons divers, il y a l’inconvénient que c’est  un peu encombrant à stocker.
Mais c’est vraiment utile. Vous verrez. 

Alors, on peut ne garder que les plus grands morceaux.

Par exemple: On ne conservera pas la totalité du vieux-sweat de votre chéri ou d’un grand poussin qui a grandi,  qu’il met toujours depuis son adolescence et qui se dépiaute au col, complètement élimé (car depuis, sa barbe a poussé…) et qui a des manches qui s’effilochent. 

Dans ce cas, on prend ses ciseaux, et on ne garde que le dos, en éliminant les ourlets et les coutures, ce qui nous donnera un grand morceau bien plat, pour un gain de place et un pliage facilité, qui économise aussi un peu l’espace de stockage.

(Bon, s’il y a un motif  sympa sur le devant du vieux sweat, on peut songer à garder le joli dessin rigolo, et en faire un petit coussin ou un bavoir pour un futur bébé, une manique sympa personnalisée, etc…
Je me demande toujours “quoi faire avec çà? Avant de jeter.)

Et, si au même moment, on a besoin de rembourrage dense, on découpe le reste du vieux sweat en petits morceaux, et çà fera une garniture bien compacte et qui ne s’affaissera pas pour un zafu, un coussin de sol. (pour cet usage, du sweat découpé en petits morceaux, c’est même idéal: bien dense!) 

A quoi çà peut nous servir?

Avec des grands morceaux de sweats, ou avec un “bas de gigoteuse de bébé”, (où il suffira de coudre sur un seul côté seulement, en récupérant tout le bas, non usé , car c’est le haut qui s’use et se tache..) çà peut nous faire des “carrés”, bien  molletonnés en plus, et de dimension  suffisante pour en faire les sous-housses de  nouveaux coussins.
Vous aurez ainsi une sous-housse “express”, fabriquée en une seule couture en quelques minutes à la machine, et bien plus sophistiquée si vous la fermez par une fermeture éclair (de récup’), et également bien plus épaisse qu’une sous-housse commerciale de coussin en “intissé”,  qui va se déchirer, et ne supportera pas aucun lavage. Alors que votre sous-housse faite maison dans une vieille gigoteuse d’un ex-bébé sera déhoussable avec votre fermeture éclair, et lavable.

Le fait que ce soit bien épais vous fera même une sous-housse parfaite, car le rembourrage ne fera pas de bosses. Vraiment mieux qu’une sous-housse des coussins du commerce.
Qui aura l’avantage, en plus d’être 100% récup – recyclage, gratuite et écologique. 

Je me sers  aussi de molleton de récup pour la finition des dessous de mes corbeilles, à coudre sous le fond crocheté en trapilho de tee-shirts.

Ou pour confectionner un “intérieur de corbeille”, à l’inverse.

Je m’en suis déjà aussi servi pour coudre des doublures intérieures de sacs fait maison.

Pour toutes les occasions où on aura besoin d’un peu d’épaisseur, en fait.

Voici un autre exemple d’un futur “nuage”, en cours de fabrication, qui sera offert pour une déco murale de chambre de bébé. Juste pour vous montrer un exemple de recyclage d’un tissu molletonné de récup’

Et comme la 1ère fonction d’un molleton, c’est d’être épais, et isolant, puisque conçu  pour isoler du froid dans les blousons, .celà vous isolera aussi … du chaud!

Donc, j’en utilise pour doubler mes maniques au crochet, ou pour en faire une couche intérieure qui évitera les brûlures. 

En surfilant  simplement des petits carrés découpés dans un  molleton épais pur coton,  du type de celui de l’alèse épaisse photographiée plus haut, et/ou en y ajoutant éventuellement un joli coton fleuri au dos, pour faire plus “girly”, on peut faire des débarbouillettes démaquillantes de récup’ …

Et pour les petites chutes de molleton, çà convient très bien pour en faire du rembourrage, bien évidemment.
Vous voyez que j’essaye vraiment de vous convaincre de ne pas jeter et de recycler vos matériaux!

Ma petite astuce perso:

 J’aime utiliser du molleton pour le rembourrage de “tubes” comme des jambes d’amigurumis, puisqu’il suffira de découper  un carré / rectangle de molleton de la longueur de ce que l’on veut garnir, puis de le rouler sur lui-même, pour obtenir un petit rouleau bien régulier, qu’il sera beaucoup plus simple d’insérer dans une jambe / patte que l’on doit rembourrer, plutôt que d’utiliser du rembourrage classique en petits morceaux.

Celà  donnera un résultat plus soigné , sans “bosses”.

Donc, à présent que vous comprenez tout ce que l’on peut faire avec cette “récup”, ne jetez plus votre molleton issu de textiles usagés…
Et la planète vous dira merci, en bonus  .